ne jamais dire jamais

Autant j’affectionne les rideaux pour les détourner de leur destination première, autant j’ai souvent chanté crié promis juré craché sur tous les toits que jamais au grand jamais je n’encombrerais ma maison d’objets inutiles : rideaux, nappes, coussins et autres attrape-poussière.

Autant, pour les vêtements que je couds, je ne crains pas la surcharge, le trop-plein, l’exubérance des motifs, autant, pour la déco (du moins l’espace commun, le rez-de-chaussée), je recherche l’épure, le minimalisme, le vide, l’espace, que le regard circule et respire.

Et pourtant, ne voilà-t-il pas que je viens de coudre un coussin pour ce que nous nommons pompeusement « la grande pièce ».

Un tout petit coussin de rien du tout, mais ce tissu fleuri dont je vous rebats les mirettes depuis quelque temps permettait de marier le rouge vibrant du canapé (dont il me restait une chute), le jaune « fifties » de la table basse et le gris terne du fauteuil. Il peut donc se promener à travers la pièce et faire croire à une harmonie concertée des couleurs.

Pour que le coussin soit déhoussable, j’ai utilisé une fermeture éclair invisible. Le genre de couture improbable bouclée en 15 minutes.

Quant au tissu fleuri, je détrompe une lectrice qui vient de me laisser un message : non non, ce n’est pas un tissu Nobilis précieux, voyez la lisière.