jaune très jaune

Je parie que c’est votre appétit de motifs et de fleurettes qui vous pousse à venir flâner par ici. Soyez donc servi(e)s.

J’ai beau ne pas me sentir l’âme d’une collectionneuse – je n’ai pas l’ambition ou le goût de compléter à tout prix une série -, je dois avouer que j’ai autant de mal à résister à un motif d’assiette pimpant qu’à un tissu fleuri-chamarré-ramagé. Et tant mieux si c’est dépareillé, du moment que ça jure juste. Nul besoin d’arpenter les brocantes dominicales, mon Emmaüs local regorge de Digoin, Badonviller et autres Gien décorés au pochoir ou à la main. Vendus pour une poignée de cacahuètes. Et comme je n’en suis pas à une contradiction près, ma prétendue façon de consommer autrement, moins et mieux, mon supposé refus de la société de consommation, ma soi-disant recherche de « sobriété heureuse » se mue le plus souvent en opulence joyeuse, justifiée, excusée ou absoute au prétexte qu’il s’agit de seconde main, de recyclage…

Allez expliquer cela au « maître des lieux », adepte de la décroissance et ennemi de l’accumulation… Bref, il me fallait un buffet pour débarrasser la cave de mes trouvailles coupables, tenter de les escamoter pour ne plus essuyer de remarques moqueuses … tout en continuant à satisfaire mes envies de changements et de panachés subtils de motifs, mes rêves de réceptions virevoltantes. Encore une fois, c’est Emmaüs qui m’offrit ce somptueux buffet décapé à la va-comme-je-te-pousse, badigeonné d’une sous-couche tout-terrain et pomponné d’un jaune citron acidulé qui vous réveille une véranda en un tour de pinceau.

Comble de malchance, il a fallu évidemment que je tombe nez à nez avec cette soupière Digoin « arlequin » jaune et bleue cet après-midi… Ou comment faire du mariage du salon de jardin bleu et blanc et du buffet jaune une évidence.

C’est le jaune lumineux de cette ampoule que je cherchais, ce ne fut pas si simple ! Un jaune acidulé mais pas vert, vibrant mais pas orangé…

Voici la bête avant son lifting. Le haut attend sa dernière couche (jetez un coup d’oeil au miroir, n’apercevez-vous pas les tréteaux ?) mais je lui réserve un autre usage. D’une pierre deux coups, soyez patient(e)s.

Allez savoir pourquoi, c’est à ce garage que me fait penser ce buffet à l’arrondi et aux pieds compas très 1950 (la date de naissance de notre maison, précisément).

En même temps que la soupière Arlequin, il a fallu que me saute aux yeux cet ensemble à fleurs bleues, avouez que ce n’est pas du jeu ! Idéal pour s’asperger par temps chaud mais pas franchement très utile. Je suis une femme perdue, même s’il ne m’en a coûté que 3 euros soupière comprise et si nous mangeons tomates et courgettes du jardin pour regagner un peu de crédibilité.