Une envie de printemps peut-être : un peu de réassort fleuri pour la librairie La Gozette.
Dirai-je jamais assez ma fascination pour les lisières ? Celles des bois, lourdes de promesses inquiétantes, celles des tissus anciens chinés chez Emmaüs ou en brocante, avec leurs inscriptions évocatrices – « grand teint », « Romanex de Boussac »-, leurs losanges-échantillons de couleurs, ébauche de nuancier pour Arlequin.
Lisière fait partie de ces mots originels qui cimentent un imaginaire : la lisière voisinera indéfiniment avec « l’orée », et par ricochet avec l’aurore, l’aube, ces sésames fondamentaux qui ancrent la quincaillerie merveilleuse des contes et ouvrent les portes de l’ailleurs enfantin. Si le Petit Robert prétend que la lisière est la « bordure limitant de chaque côté une pièce d’étoffe, parfois d’une armure différente », je n’avais pas imaginé que le sens de « partie extrême d’un terrain, d’une région », bordure, limite géographique, était second, une acception dérivée, presque métaphorique, de ce premier terme de couture.
Bref, rien de tel qu’un sac, utilitaire et banal, pour sauver les lisières de tissus : cachées à l’intérieur des anses et dévoilées négligemment quand on jette le sac à l’épaule sans se soucier qu’elles soient tordues ou non, ou bien arborées fièrement sur la couture de côté, ces inscriptions accrochent le regard et amusent par leurs appellations surannées ou exotiques : armelle, mitsouko, prieuré, jeannette, et autres capucine, qu’on déchiffre avec autant d’avidité que les gamins la boîte de cacao sur la table du petit-déjeuner.
Ces sacs sont de vrais rayons de soleils! L’évocation de la lecture des inscriptions sur la boite de cacao m’a gentiment fait remonter quelques années en arrière.
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Je comprends ta fascination pour es tissus et ces lisières aux inscriptions qui nous envoient vers un monde passé.
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