apprentie tapissière

Aucune envie de rester enfermée avec ma machine à coudre mais envie de faire quelque chose de mes dix doigts (et de mes kilomètres de tissu). J’avais chiné chez Emmaüs au printemps un fauteuil dont l’imprimé fleuri m’avait ravie mais dont je dus admettre rapidement qu’il était davantage encore qu’élimé, fané, en un mot : vieux. J’ai entrepris hier après-midi de poncer au soleil le vieux vernis qui a eu le bon goût de partir très facilement, et ce matin de le détapisser couche après couche. Des milliards d’agrafes plus loin, me voilà en train de tergiverser sur le choix du tissu. Il me reste quelques chutes de velours rouge pétard et aubergine assorties à nos canapé et fauteuils mais je dois reconnaître que j’ai du mal avec les coordonnés de bon goût : pas envie que mon « intérieur » ressemble à une publicité pour la Redoute « home ». Pas envie non plus de donner dans les couleurs à la mode qu’on tente de nous imposer dans toutes les enseignes. Allez par exemple chercher un vert qui claque en ce moment, vous n’avez droit qu’à du moutarde rebaptisé curry, du marron rebaptisé terre de sienne et du vieux rose rebaptisé poudré, jusqu’à ce qu’un autre trio leur dame le pion au prochain changement de saison. Je referme cette parenthèse bêtement aigrelette. Quitte à refaire moi-même, j’ai plutôt envie de m’amuser avec un fauteuil très coloré et tape-à-l’oeil. Mais quel tissu choisir ? J’ai un faible pour mon wax rouge-à-lèvres rapporté de Côte d’Ivoire il y a quinze ans (damned!) dans lequel j’ai toujours hésité à me couper une jupe, mais n’est-ce pas trop consensuel, le wax étant la seule façon autorisée ces temps-ci de donner dans les couleurs vives ? Sachez aussi que je peux jouer avec un passepoil contrastant autour de l’assise et que je me contenterai d’un vernis incolore pour le bois. Faites vos choix !

Concernant le dossier, j’ai de quoi m’amuser, étant donné le nombre d’étapes, jugez plutôt.